Après moultes invitations, j’ai fini par céder et m’inscrire à “yet another social networking site”, j’ai nommé Facebook. Mon expérience des sites de réseaux sociaux restait globalement assez inégale. Lorsqu’Orkut est arrivé en France (aux tous débuts, quand seuls les geeks initiés pouvaient s’y inscrire et que la communauté française se résumait aux salariés de Mandriva, de Google et aux thésards de labos d’info), j’y avais été invitée et je m’étais pas mal amusée avec. J’y ai même rencontré mon futur mari, c’est dire l’intérêt de la chose ^^ . L’invasion de brésiliens a rendu Orkut beaucoup moins attractif (les discussions étant aujourd’hui quasi-exclusivement en portugais). J’avais échappé à MySpace mais, j’avoue, je me tâtais car un certain nombre de mes cousins (et pas les plus proches géographiquement : l’Australie, c’est loin !) y avaient leur page. Et maintenant voilà Facebook… J’ai résisté un moment et puis j’ai voulu voir.
Première constatation : ça va plus loin que le simple site de réseaux sociaux. Il y a des tas de petites applications (débiles, je vous le concède, mais c’est drôle au moins une demi-journée) qu’on peut installer sur sa page pour la transformer en arbre de Noël tendance drag-queen/nouvel an chinois. En un mot, on a vite fait de surcharger visuellement la page, et Facebook se charge de rajouter une louche de cassoulet par dessus ça (un peu de pub, des flux d’informations sur l’évolution de votre profil, de ceux de vos amis…). Une fois qu’on se fraye un chemin dans ce joyeux fouilli (qu’on peut organiser à loisir, merci le web 2.0 et les interfaces façon Netvibes), on trouve quand même des choses intéressantes. J’aime bien l’application de soutien à des causes plus ou moins grandes : on se dit qu’une bonne vieille manif ou l’investissement associatif, ça a quand même nettement plus d’impact et pourtant… ça attire plus discrètement l’attention des amis mais ça peut marcher. Il y a des applis totalement inutiles et donc parfaitement indispensables (l’animal virtuel, de préférence le plus “kawai” possible ; les batailles de vampires ; les comparaisons d’amis pour déterminer qui est plus quoi que qui d’autre…). Des cafés virtuels à s’envoyer, des panneaux d’affichage sur lesquels écrire, des communautés plus ou moins frivoles, des réseaux divers et variés. Limite on ne sait plus où donner de la tête : tant mieux (pour le site en tout cas), ça laisse des choses à explorer et ça encourage donc à revenir…
Le truc le plus sympa, c’est quand même que Facebook, à la base, permet de retrouver plein de gens dont on pouvait avoir perdu la trace. Beaucoup plus que sur Orkut en tout cas. J’ai retrouvé bon nombre de gens rencontrés lors de mon année passée dans un lycée en Caroline du Sud, et… la conversation reprend comme si les 11 ans qui venaient de s’écouler n’avaient pas eu lieu. Salut, qu’est-ce que tu deviens, ah c’est sympa tu as repris les études… Très Bruelien tout ça (oui, je sais, je viens d’inventer un adjectif et j’aurais pu mieux viser pour mes références, mais que voulez-vous, ça n’est pas Deleuze ou Bourdieu qui ont écrit “Place des Grands Hommes”). Des anciens Supélec, des copains du monde associatif, des collègues… Bon, c’est aussi bourré de jeunes (toutes les promos récentes de votre école/lycée/collège/université doivent y être dans leur intégralité, ça fiche un vague coup de vieux quand même).
Pour le moment c’est mon nouveau joujou. Vais retourner faire des papouilles à ma girafe tiens